Azerbaïdjan
Bakou est appelée "Ville du vent". Les rafales qui soufflaient m'empêchaient de pédaler à plus de six kilomètres/h. J'ai longé la corniche et quitté la ville par la porte du sud gardée par la Mosquée Bibiheybat.
Courte halte au sanatorium de Shikhov, à la sortie de Bakou. L'endroit était réputé dans toute l'URSS il y a quinze années. Les Russes étaient obsédés par le thermalisme et à l'époque ils couvrirent l'Union de stations thermales.
Le vent redoublait sur la côte.
J'ai rendez-vous avec une employée des services sociaux de la british petroleum. Elle me conduit dans un camp de réfugiés adossés aux installations pétrolières. Dans une chaleur de four, j'ai visité des maisons où des femmes aux yeux tristes découpent les pièces de cuir. Deux réfugiées fugitives m'y invitent.
Au-delà de Sangachal, je m'engage sur une petite piste qui contourne le site protégé par des barbelés et surveillé par des patrouilles de sécurité. La route franchit une légère boursouflure du terrain: le Bakou-Tbilissi-Ceyhan est enterré là, à un mètre de la surface du sol.
(L’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (parfois abrégé en oléoduc BTC), ouvert en 2005, transporte sur 1 776 km le pétrole brut sur la mer Caspienne jusqu'à la mer Méditerranée . Sa longueur totale est de 440 km en Azerbaïdjan, de 260 km en Géorgie et enfin de 1 076 kilomètres en Turquie. Il dispose de huit stations de pompage sur son parcours.)
Pendant une semaine, je roule en Azerbaïjan et souvent, le soir, je campe dans les bosquets qui encadrent les champs irrigués par les eaux de la Kür. La chaleur m'anesthésiait. J'attendais l'aube et sa fraicheur.
Sur la route, je passe des petits villages agricoles dont l'accueil qu'on me réservait variait de l'un à l'autre.
Quatre jours après mon départ de Bakou, la vallée de la Kür s'élargit et j'atteins le district de Shamkir. Au sur de la ville de Ganjä, j'ai fais un détour pour traverser le village de Xanlar.
Le dernier jour, avant que je n'atteigne la frontière géorgienne, le vent tourne à l'est et forcit.