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Eloge de l'énergie vagabonde

10 avril 2012

Kurdistan

Passé la vallée de Pülümür, la région d'Elazig,  le village de Golbasi, la ville de Karamanhmaras, mais aussi Chokâle, je continue ma route vers Ceyhan, et, pour ne pas y passer ma nuit, je marche jusqu'au village suivant.

Le lendemain, j'avance au pas lent du vagabon, dans les champs infinis de Ceyhan.

Je rejoins la grand-route que longe le BTC  vers le terminal maritime de Yumurtalik, situé à trente kilomètres au sud de Ceyhan.

Sur la route je vois des Bêtes écrasées, tannées par le passage des pneus.

Quelques kilomètres plus loin, le village de Yumurtalik, connu pour sa plage, et on y vient se baigner. Ce moment me rappelle que c'est la fin du voyage,  et je m'enfonce dans l'aeau sans même enlever es chaussures.

Après quelques temps immobile dans l'eau, un truc me demande si je vais bien. Je fête mon arrivée avec de la bière turque.

Yumurtalık_(Ayas)_Beach


L'énergie, c'est une faculté de se précipiter dans l'inconnu


...

 

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10 avril 2012

Anatolie

Passez la frontière entre la Géorgie et la Turquie, vous aurez en résumé de l'histoire agricole de l'Europe. Les premiers kilomètres en Turquie me ravissent. Je bivouaque dans les prairies vertes. La fraicheur anatolienne ravive mes forces. 

Je pédale des kilomètres sur le plateau anatolien puis rencontre des turcs de France. Pas une femme.

ankara-anatolie-centrale

Je fîs des rencontres chaleureuses. Je bivouaquai auprès des rivières, je m'y plais.

 A peine ai-je quitté Ordur que l'horizon s'inclinait. 

Au sommet de la citadelle d'Erzurum, je rencontre Lise et David qui sont suisses et qui, comme moi, aiment voyager à bicyclette. Nous décidons donc de rouler quelques jours ensemble. Nous découvrons au fils de notre voyage, des paysages, nous parlons, apprenons a nous connaître un peu, et au fil des conversations, cela nous mène au croisement de la route de Tunceli.

 erzurum

Plus tard, en tirant vers le Sud-Ouest, je rejoindrai seul le tube avant que je n'arrive à Ceyhan.

 

9 avril 2012

Azerbaïdjan

Bakou est appelée "Ville du vent". Les rafales qui soufflaient m'empêchaient de pédaler à plus de six kilomètres/h. J'ai longé la corniche et quitté la ville par la porte du sud gardée par la Mosquée Bibiheybat. 

Courte halte au sanatorium de Shikhov, à la sortie de Bakou. L'endroit était réputé dans toute l'URSS il y a quinze années. Les Russes étaient obsédés par le thermalisme et à l'époque ils couvrirent l'Union de stations thermales.

Le vent redoublait sur la côte. 

J'ai rendez-vous avec une employée des services sociaux de la british petroleum. Elle me conduit dans un camp de réfugiés adossés aux installations pétrolières. Dans une chaleur de four, j'ai visité des maisons où des femmes aux yeux tristes découpent les pièces de cuir. Deux réfugiées fugitives m'y invitent.

azerbaijan_map

 Au-delà de Sangachal, je m'engage sur une petite piste qui contourne le site protégé par des barbelés et surveillé par des patrouilles de sécurité. La route franchit une légère boursouflure du terrain: le Bakou-Tbilissi-Ceyhan est enterré là, à un mètre de la surface du sol.

Btc_pipeline_route

(L’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (parfois abrégé en oléoduc BTC), ouvert en 2005, transporte sur 1 776 km le pétrole brut  sur la mer Caspienne jusqu'à la mer Méditerranée . Sa longueur totale est de 440 km en Azerbaïdjan, de 260 km en Géorgie et enfin de 1 076 kilomètres en Turquie. Il dispose de huit stations de pompage sur son parcours.)

 Pendant une semaine, je roule en Azerbaïjan et souvent, le soir, je campe dans les bosquets qui encadrent les champs irrigués par les eaux de la Kür. La chaleur m'anesthésiait. J'attendais l'aube et sa fraicheur. 

Sur la route, je passe des petits villages agricoles dont l'accueil qu'on me réservait variait de l'un à l'autre.

Quatre jours après mon départ de Bakou, la vallée de la Kür s'élargit et j'atteins le district de Shamkir.  Au sur de la ville de Ganjä, j'ai fais un détour pour traverser le village de Xanlar.

Le dernier jour, avant que je n'atteigne la frontière géorgienne, le vent tourne à l'est et forcit.

9 avril 2012

Caucase géorgien

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En Géorgie on se soule à mourir, même les automobilistes, ce qui fait que les routes sont encore plus défoncées. Il y a quinze ans j'étais venu ici et je savais tout cela mais je l'avais oublié.

A Kultari, dans la ferme de Youri et Nino, je m'y arrête  puis reprend ma route vers Tbilissi. Chaque époque a soupoudré la cité de ses marques. La capitale est un morceau détaché du récif européen.

Les Géorgiens partagent avec les Serbes le sentiment de peupler un château en verrou.

Je me plaît dans cette capitale: le soir je regardais les Géorgiens en trans dans les boîtes de nuit et je décida d'y aller.

 Je saute sur mon vélo puis repars sur ma route le long du fil d'Ariane. Je pénètre dans la forêt de Tétri-Skaro  puis y passe ma nuit. Je pédale lentement sur le dos des hauts plateaux géorgiens, je salue les vaches, les chevaux et toutes bêtes sauvages.

J'arrive à Oliangi, un petit village en ruines dont les ruelles sont boueuses et les fossés en ronce.

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un moine russe m'accepte à dormir ici. Dans la nuit, les moines chantent des cantiques.

Je reprends mon vélo et roule sur la piste qui relie le village d'Oliangi au col de Tsratskaro, puis des hauts alpages. J e viens à bout des derniers kilomètres. Je croise des soldats armés qui m'arrêtent et me demandent mes papiers. Ils me posent des questions.et m'emmènent à Bakuriani puis me relâchent après une heure.

La route qui mène à la frontière turque remonte le long de la rivière Mtkvari, dans un champ plus loin, j'ai pu voir le buste de Staline.

Avant la frontière turque, je pose ma bicyclette contre la clôture d'un cimetière allemand.

9 avril 2012

Bakou

 

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Un seul bateau par semaine reliait Aktau à Bakou. Des centaines de voyageurs patientaient avant l'embarquement. Onze heures après l'arrivé des premiers passagers, les portes de l'inspection douanière s'ouvrent enfin.

La mer était sale, une mer couverte de pétrole. J'ai quitté une mer vidée pour une mer souillée. La terre approche. Au débarquement des passagers, les douaniers essayent de voler ce qu'ils peuvent.

Bakou est la capitale de  l'or noir.  Le soir, une houle de monde se lève sur la promenade du front de mer. Au centre de Bakou on retrouve la vieille ville fortifiée, les quartiers modernes sont situés en périphérie de la ville.

 

J'ai celebré le 14 Juillet à Bakou en compagnie de diplomates français, dans un hôtel de luxe.les vigiles me barraient le passage étant donné que je portait des habits incorrectes. Mais un agent de l'ambassade m'a  fait rentrer.

Il est temps de quitter Bakou, une troupe de jeunes Azéris déboulent à grand bruit, trop grand bruit pour moi.

 

 

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8 avril 2012

Caspienne

La Caspienne devint le centre des enjeux nouveux nouveaux après l'effondrement du Soyouz en 1991.Les ressources totales de la Caspienne propulsent la région au 3 ème rang mondial des plus grands champs pétroliers au monde après le golfe Persique et la Sibérie. Elle est au centre d'un grand jeu mondial.

Quelques jours plus tard, je survole avec un avion piloté par un Américain, la Caspienne. Du ciel, la Caspienne est une bande lagunaire d'un  vert opalescent, couverte de nénuphars et de roseaux penchants.

Les écumes Caspiennes moussent sur les récifs de l'île D, la plus grosse oerle du chapelet de Kashagan.

Le soir venu, un orage s'abat sur Atyrau. Je me suis réfugié dans la cuisine d'une auberge.

Je dois rejoindre Bakou et pour rejoindre Bakou, il faut que je traverse la Caspienne et donc, trouver un ferry.

 

mer_caspienne


8 avril 2012

Aktau

Je traverse la couronne indutrielle d'Aktau. Les oléoducs relient des fabriques en ruine et des usines sombres. Je me retrouve dans un pub irlandais. J'y ai passé une nuit, à vider des pintes, en compagnie des employés anglo-saxons de compagnies pétrolières, des "Nouveaux Russes" et des "Nouveaux Kazakhs", qui regardent la Coupe du monde de foot.

On a découvert des mines d'uranium dans la région et Aktau servait à loger les ingénieurs, les ouvriers, leurs familles. C'est une ville riche, pleine de buildings, où les palmiers en plastique s'illuminent la nuit. les gens y sont aigris.

Pourtant, je m'y suis plu et j'y suis resté une semaine.  

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J'ai laissé mon vélo en lieu sûr à Aktau, pour partir à Atyrau, à trois-cent kilomètres de là. C'est la capitale du pétrole kazakh et on peut voir le gisement de Kashagan. J'ai pri un taxi pour aller jusqu'à Atyrau.. Sur la rive du fleuve Oural, les roseaux et de vastes plages accueillent les corps de Russes blonds et de Kazahs bridés.. A Atyrau, l'argent afflue. 

Les Kazakhs de l'anciznnz Guriv découvrent la société de consommation. La classe moyenne quant à elle se rue sur les produits technologiques, symboles des de la nouvelle prospérité. Le bruit s'invite alors dans la vie quotidienne.

 



8 avril 2012

Steppes Kazakhes

Je mets trois jours à gagner le village de Shepte. Une famille m'a hebergé dans sa yourte. La côte Caspienne était à moins de 1000 kilomètres.

Au delà de Shepte, j'ai  traversé les champs pétroliers de Zhétibay et de Novoï Ügzen.

Le soleil se couchait déjà,  quand je me suis arrêtée dans une chaïkhana, une auberge, pour y manger une soupe. Il était déjà l'heure de se coucher, j'ai donc jetté mon bivouac à proximité de l'auberge.

La chaleur continue de me ralentir et le vent redouble aujourd'hui. J'ai passé six heures à pédaler par 47 degrés dans les steppes. Je rentre dans Aktau, dans l'univers de l'ici et maintenant règne le calme éternel.

 

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8 avril 2012

Plateau d'Oustiourt

 

  J'ai dix-huit litres d'eau accrochés à mon vélo, de quoi tenir entre les postes techniques de la voie ferrée.

Le lendemain matin, la chaleur annonce que la journée sera mortifère. Pendant une dizaine de jours j'avale  la steppe, plein ouest. Je tends un cordon entre deux mers.

  Il faisait 45 degrés, il n'y avait pas un abri. J'attends le soir mais je ne sais pas qu'à dix-neuf heures il fera encore 42 degrés.  J'ai décidé de partir en Juin pour tester les ressources, l'énergie de mon corps. Je n'aurais pas du partir en Juin. Je n'avais jamais autant manqué d'énergie. Jasliq était ma première étape d'importance, située sur le côté Nord de la ligne de train. Nouveau jour, et 47 degrés au thermomètre à Jasliq. On ne m'a pas laissé rentrer dans Jasliq. c'est une zone secrète.

  J'ai planté mon bivouac à cinquante kilomètres de Jasliq, après avoir pédalé une journée, le vent de face. Je redoutais les solifuges: des qui sont des araignées capables de déchirer la chair de leur proies vivantes.

  J'ai pédalé toute la journée jusqu'au village d'Akjigit, près de Beyneu, pour y cueillir un peu d'ombre. Première grande forme de vie, puisque j'ai pu y rencontrer des villageois, qui attendaient un train venu de Khorezm, pour y vendre du lait de chameau et de la viande de mouton, et acheter des produits frais venus de l'Ouzbékistan. Ce train est un véritable bazar roulant.

 

 

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8 avril 2012

Arrivée en Ouzbékistan

  

Je suis venu en Ousbékistan par avion, avec ma bicyclette dans les bagages. La compagnie Ouzbek,  n'acceptait d'embarquer mon vélo emballé dans un carton. Ils n'en fournissaient pas, en revanche la compagnie Suisse si, mais n'avait pas le droit de les vendre pour des vols vers l'Asie centrale. J'ai donc emballé mon vélo avec des sacs en plastique, entourrés de bouts de ficelles et de scotch. 

Sous le ventre du Tupolev de l'Ouzbékistan Airlines, passe le Kyzylkoum,  le désert des sables rouges, coupé par le fleuve Amou-Daria.

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 De l'autre côté du fleuve, le Turkménistan avec le Karakoum, désert des sables noirs. Ces deux étendues réunies forment le quatrième plus grand désert du monde.

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 J'aime survoler les déserts parce que les considérables tentatives de l'homme pour y survivre sont invisibles.

 L'avion survole le réseau de canaux de l'oasis du Khorezm: un jardin au mileu du désert.  

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Noukous. Sur le tarmac de l'aérodrome, a huit cent kilomètres au nord-ouest de Tachkent et à deux cent kilomètres au sud du rivage de l'Aral, je dépiaute les lambaux de plastique autour de mon vélo.

Le surlendemain, l'épreuve commence. A cinq heures du matin, le 13 Juin, je monte sur la selle de mon vélo. A six heures, je crève. A six heures quinze, je remonte en selle. A huit heures, je suis crevé. Il fait déja 40°.

A la sortie de Noukous, je franchis l'AmouDaria. Le premier jour je pédale cent trente kilomètres dans la désolation de la Karakalpakie. Le soir, je dors dans une des ces bourgades où rôdent les sanglots: Khungrad sur le flanc oriental de l'Oustiourt. 

L'Oustiourt est le plateau désertique situé à cheval sur les républiques ex-soviétiques du Kazakhstan et de l'Oubékistan.

Ce soir à Khungrad, j'installe mon bivouac près de la gare de chemin de fer, je me glisse dans l'étui de ma tente tibulaire. Sous la toile c'est l'étuve, mais je suis protégé des araignées.

Je me posais beaucoup de questions: pourquoi je suis revenu ici pour la troisième fois, et pourquoi en Juin, sous cette chaleur ?

Avant de partir vers la Caspienne, je voulais voir la mer asséchée d'Aral. J'ai laissé mon vélo dans une ferme pour quelques jours et suis partie  avec Bara, un kazakh d'Ouzbékistan qui connaît bien les rivages de la mer.

Pour l'instant, ils n'ont pas encore trouvé de pétrole ici. Après quelques jours et visite des villages voisins, nous avons regagné Khungrad en vingt-quatre heures Puis j'y ai passé une dernière nuit avant de repartir.

 

 

 

 

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Eloge de l'énergie vagabonde
  • "De l'Aral à la mer Caspienne, je gagnerai l'Azerbaïdjan à bord d'un ferry. De Bakou, je cheminerai vers la Turquie par la Géorgie..." évoque Sylvain Tesson. J'effectue un carnet de voyage dans le cadre de mon BTS VPT, a partir du livre de cet auteur.
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